J-29 à J-15: Le Nord Pérou et passage éclair en Equateur

Nous sommes maintenant le 22 juin. J - 29 avant l’arrivée des De Almeida!!! Yeaaah…

Nous devons encore parcourir 3200 Kms avant le 20 juillet. Nous savons que certains jours nous ne pouvons pas faire plus de 100 kms à cause de l’état  des routes, à cause d’un passage de frontière, d’un besoin de connexion wifi…

Pour faire plaisir à Anne-Sophie qui aime tant les chiffres, cela fait donc 3200 Km en 29 jours max car pas question de ne pas être à l’aéroport pour Christo, Maylis, Syméon, Yaël, Louve et Zacharie qui viennent nous rejoindre en Colombie. Soit une moyenne journalière de 110 Km si nous roulons tous les jours mais nous voulons visiter et non pas passer devant des choses exceptionnelles sans les voir.
Au programme sur notre route, nous avons :

• - Escalade sur le site d’Hautun Machay site d’escalade parait-t-il splendide
• - Rando dans la cordillère blanche
• - Passage sur la côte Pérou pour faire du surf
• - Visite des ruines de Chan Chan
• - Visite des ruines de Sipan
• - Passage de frontière Pérou Equateur

En Equateur nous voulons visiter aussi bien entendu. Il parait que ce pays est splendide et en regardant les guides, il y a plusieurs choses qui nous tentent et notamment :

• - Randonnées volcan Cotopaxi
• - Randonnées Laguna Colta
• - Volcan Quilotoa
• - Passage par la mita del Mundo
• - Visite de Baños village splendide ou on peu faire plein de trucs sympa en famille
• - Randonnées dans le PN Podocarpus
• - Visite de Cuenca
• - Visite de Antisana
• - Passage au Marché d’Otavalo

Soit, pour continuer sur les chiffres, au moins 15 jours de visites si nous devons tout faire. A cela s’ajoute 7 jours de détours pour relier tous ces points qui ne nous permettent pas de faire le trajet en ligne droite, soit 22 jours.

On ajoute à cela deux passages de frontières soit potentiellement 2 jours de moins: nous sommes à 5 jours. 3000 Kms en 5 jours en Europe, c’est facile.

Mais si nous reprenons notre historique globale en arrondissant un peu les chiffres depuis le 15 septembre où nous avons récupéré le camping car, nous avons fait 25 000 Kms, soit une moyenne journalière de 115 Km: Ca passe ça passe, on est large…..

Ok, en fait, on va devoir revoir la copie et faire des choix.

Alors le choix est assez simple pour nous. On veut être à l’heure et même un peu en avance pour repérer 3, 4 lieux où nous pouvons aller ensemble avant l’arrivée de la famille De Almeida.

Nous décidons donc de ne pas visiter l’Equateur.

Nous reviendrons après la Colombie, c’est promis. Mais comme nous ne reviendrons pas au Pérou, nous prenons le temps de sortir du pays et de voir ce qu’on voulait voir.

C’est donc en prenant davantage le temps que nous passons deux jours dans la cordillère blanche.

Et oui, nous avons découvert depuis un moment que lorsque nous parlons de « LA cordillère Des Andes », c’était injustement nommé, on devrait dire Les cordillères des Andes.

Ainsi, la cordillère blanche au Pérou, s’étend sur 180 KM et compte pas moins de 30 sommets de plus de 6000 m. Cela plante le décor. C’est splendide.

Nous avons de plus découvert, qu’il y a un site d’escalade mythique Hatun Machay. Ce lieu est tenu par un Européen venu vivre au Pérou, passionné d’escalade, il a monté un refuge accessible en voiture avec location de matériel si on veut, topo, plus de 200 voies de tous les niveaux et le tout bien entendu au dessus de 4000m.

Nous voila donc repartis à l’ascension de la cordillère blanche avec un bon plein de tout afin de pouvoir randonner et faire de l’escalade.

La route se passe bien mais, quelle déception, le chemin d’accès a été emporté par la pluie, nous ne pouvons pas passer avec le camping car, nous dormirons donc en contrebas. La plus grande déception encore, c’est que l’européen qui était là depuis 20 ans, s’est fâché avec la communauté indigène vivant ici et a dû partir. Il a tout emporté et c’est donc un refuge vide que l’on trouve sans topos ni rien, un peu glauque d’ailleurs avec deux péruviens qui n’y connaissent absolument rien. Certaines voies ont d’ailleurs été démontées, plus de pitons ni rien, pas cool du tout…Pour nous la découverte n’a pas beaucoup d’incidence puisque nous sommes autonomes mais certains grimpeurs doivent repartir faute de bouffe, de matériel et de couverture pour dormir!

En ce qui nous concerne, nous en avons quand même profité et avons  fait de la rando pour Philo et moi et escalade pour les trois autres.

Nous voulions faire plus, de la rando, un treck mais principe de réalité oblige, les routes sont archis mauvaises, et avons renoncé par manque de temps et sommes ressortis par cette route splendide qui longe la cordillère et qui redescend dans le canyon del Pato avec pas moins de 30 tunnels. Descente vertigineuse coincée dans la falaise. Pour une fois, je ne me suis pas trop posé la question, j’ai « Toco la Bocina » à gogo (klaxonner) Nous avons adoré.

Nous rejoignons maintenant le Nord Pérou et la côte où nous allons retrouver l’océan Pacifique.
Sortis du Canyon, l’application Ioverlander nous signale que c’est dangereux, plusieurs voyageurs ont eu quelques problème d'agression. Nous voila donc enfermés dans la casa rodante, à ne pas nous arrêter. Anne-Sophie ne parle plus, elle ronge ses ongles encore et encore. L’ambiance dans le camping car est pesante. Nous devons nous arrêter pour faire un plein d’essence, c’est la panique pour Anne So… C’est la première fois que nous sommes inquiets comme ça et que nous avons peur. Le tronçon dure une centaine de kms, nous les faisons d’une traite.

C’est Anne So qui conduit. Il faut avouer que nous n’avons pas une répartition équitable du temps de conduite étant donné que quand je ne conduis pas, je suis malade. Je ne lui laisse donc le volant que quand je suis à l’article de la mort et que je n’ai pas la choix. Et là, je ne peux plus marcher. J’ai des douleurs articulaires voyageuses. Un jour c’est le coude, le lendemain l’épaule, ce jour là, c’est le genou.

Puis  nous arrivons de nuit à Huanchaco, paradis du SURF et du Ceviche. Les enfants auront droit à une leçon pour apprendre à Surfer sur la vague.
Pour ma part, je pensais profiter de 3 heures loin des enfants pour aller me prendre un café en terrasse avec ma femme en amoureux. Que neni, cela fait un an que nous sommes avec les enfants et le côté mère poule d’Anne So est à son apogée. Elle pense à eux, elle parle d’eux, elle veut les voir. Impossible de partir du club de Surf, impossible de ne pas penser à eux chaque seconde, du coup, je la tire, je la tracte, je la motive mais rien n'y fait. Nous voila contraint au bout de 30 minutes de revenir sur nos pas pour les regarder s’amuser sans nous. Eux se fichent pas mal de notre présence.
Et moi qui pensait avoir 3h pour être en amoureux, tranquille, peinard, sans enfants, je vois bien que la concurrence est rude et déloyale. 

Quant au Ceviche, nous goutons, nous aimons et nous referons nous mêmes, c’est facile.

Nous continuons le nord Pérou sur la côte avec des escales près de la mer.

Il y a de nombreuses ruines, pour le plus grand bonheur des enfants qui en ont ras la soupière de visiter « des cailloux , érodés par le temps ».

On doit un peu les traîner. C’est ainsi que nous découvrons les vestiges de la civilisation Chimu (qui se dit CHIMOU). Vestige d’une civilisation pré-incas, la cité est spectaculaire, les murs sont imposants, on se perd facilement dans un dédale de rues et de passages.

Nous avons pris un guide en Français, superbe visite très intéressante, nous avons découvert cette civilisation que les incas ont vaincus en les privant de l’accès à l’eau potable.

Pour continuer avec les ruines, nous avons filé ensuite sur le site de Sipan pour voir les Moche. Et afin de ne pas décevoir ma femme qui relie mes articles et me les fait modifier jusqu’à ce que je les connaisse par cœur: non, nous n’avons pas chier mou et non les Mochesn'étaient pas des thons...

C’est bon Anne-So tu es satisfaite, pas déçu par ton mari et ses blagues vaseuses ???

Sipan, autre civilisation pré-incas que l’on ne connait pas bien. Nous avons pas contre déambuler et vue des tombes plus belles les unes que les autres. Cette civilisation avait des rites mortuaires complexes. La visite du site se fait un peu au pas de course, la pyramide ressemble à un gros tas de sable de 40m de haut, si ressemblant que Mathurin ne manquera pas,  chaque fois que nous verrons un mont dans la suite de notre voyage de nous dire que c’est une pyramide. Adolescence, quand tu nous tiens.

Direction Equateur :

L’équateur nous fais halluciner. Première ville, nous voyons un Mac Do sur le bord de la route loin de la capitale pourtant. Nous y ferons une halte bien entendu : 3ème Mac Do en un an. Et puis et surtout, les routes sont bonnes, très bonnes même. Si bonnes qu’on peut rouler de nuit si on veut. En plus, le diesel est moins cher que l’eau en bouteille. Je vous laisse imaginer. 1USD pour 4litres de diesel. Le rêve. Je fais le plein du camping car  pour 20 $USD.

Bien sur, Anne-So aurait parlé des bananiers à perte de vue du côté gauche et des champs de cacao à droite ou le contraire car depuis qu’on voyage elle perd un peu le nord et souvent elle me dit d’aller au sud en haut sur la carte. Elle fait des progrès en Geo mais pas en orientation.

Nous avons mis trois jours pour traverser l’Equateur et avons été trois fois chez le garagiste. Ce n’est pas qu’ils sont incompétents, c’est juste qu’ils réparent sans avoir fait de diagnostic. Du coup tu repars avec une réparation qui n’est pas forcément la bonne. Mais ils ont réparé.

(Si je peux me permettre un ajout, d’ailleurs, je me le permets… la casa radante hurlait à la mort quand même! Alors, je sais, c’est rien en terme mécanique mais c’était un tout petit peu impressionnant tout de même. Oui, je sais j'suis chiante, c'est l'article de Ben, mais on se refait paq...signé A-S)

Nous apprenons en Equateur que Wilmar, notre ami Colombien d’Assat, vient à Cali pour une semaine. Nous voulons le voir, passer un peu de temps avec lui avant son retour en France Nous accélérons donc encore un peu si c’est possible. Pas d’arrêts visite avant Cali.

Pendant ce passage de l’équateur « le plus rapide del mundo », Anne So est en grande conversation épisodique whatsapp (c’est-à-dire quand on arrive à choper du wifi) avec Tonio, notre beauf, où il est question d’accueillir Adèle sa soeur et leur mini moi, ce qui serait un cadeau pour les 30 ans d’Adèle…Joie d’Anne-So, Cris, danse puis Pleurs d’Anne So quand elle voit que les dates ne correspondent pas bien et que cette hypothèse n’est peut-être pas réalisable. En réalité, tant qu’on est loin et qu’il n’est pas question de se voir, le manque est là mais se vit bien…quand une possibilité arrive, on y croit , on y pense, on en rêve et c’est la grosse déception quand ça ne se concrétise pas…Nous n’en parlons donc aux enfants que lorsque c’est « muy seguro »

Sortie d’équateur: J - 15, les enfants ne pensent plus qu’à l'arrivée des De Almeida !