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lundi 20 juin 2016

Mon café n’aura plus jamais le même goût!!!


Désolé, on se sent inspiré ici, au calme, loin de toutes civilisations et je me suis un peu emballée… mais Daniel Pennac m’a appris quelque chose ou en tous les cas, Alexis m’a appris quelque chose par le biais de cet auteur: c’est que le lecteur a tous les droits, celui de lire, de ne pas lire, de sauter autant de passage qu’il veut ou encore de ne lire qu’un mot sur deux… En tous les cas, je me le suis approprié de cette manière… A bon entendeur,

Et puis, regardez d’où j’écris, on se sentirait inspiré pour moins que cela, non?


 



Cela faisait un bon moment que nous avions l’envie de voyager un peu autrement, de temps en temps. Notre passage à Cochabamba nous avait déjà conforté dans cette envie. Nous avons enfin pris nos premiers contacts afin d’aller travailler un peu au Pérou. Le woofing se pratique davantage lorsque l’on voyage sans enfant mais nous connaissons deux ou trois familles qui en ont fait et ça avait l’air de bien se passer. Les enfants sont hyper partant, le CNED est fini depuis une quinzaine de jours. Alors c’est parti: Bien évidement, tout le monde ne t’accueille pas à 5 et  donc nous avons prévus de faire plusieurs demandes afin d’être accueillis; D’autre part, nous avons des envies, celles de découvrir une façon de vivre, d’être un peu en immersion, de découvrir si ce n’est une culture tout au moins des manières de vivre, d’être initié à un métier, de rencontrer, de partager ensemble un quotidien  …
D’après les retours que nous en avons eu, les offres dans les restaurants, hotels, ou cafés touristiques ne répondent pas vraiment à nos attentes puisque finalement tu te retrouves à gérer un hôtel et à ne rencontrer que des touristes. Et ça ne nous donne pas trop envie…
Donc, nous avons fait des demandes dans des fermes où l’on cultive du café, du cacao, dans des coins un peu perdu, dans des lieux ayant des projets spécifiques autour de la construction traditionnelle ou ayant des projet mêlant agriculture et tradition, du tourisme responsable.
Et, on se retrouve à avoir le choix, que demander de mieux? Et nous voilà partis pour la Selva péruvienne où Juan Carlos doit nous accueillir pour deux semaines.

Après 3 jours et demie de route, à raison de 10 heures par jour pour aller de Cuzco à Pichanaki, soit 1100 km en 29 heures, nous touchons bientôt notre but.
Vous connaissez Ben et les calculs qu’il effectue tout au long de la route, de moyenne à l’heure, de moyenne à la journée, de calcul de temps intermédiaire, de son gain contre le GPS (dans notre cas contre le logiciel Maps me): autant vous dire qu’il  est totalement décontenancé, découragé ou dépité lors de nos voyages au Perou ou en Bolivie.


Ici, on ne compte pas en kilomètre mais en temps… Pourtant, il faut bien l’avouer, toutes les routes principales sont asphaltées et plutôt en bon état au Perou.  D’ailleurs, la route est splendide, nous passons par la Cordillère, de vallées en cols et de cols en vallées. Nous longeons les rios par des routes qui ressemblent à des chemins corréziens mais qui sont en réalité des nationales… avec des bouts de routes effondrées. Benoît prend les réflexes du bon conducteur péruvien et klaxonne dans tous les virages. Ici, klaxonner se dit « tocar bocina", c’est-à-dire « jouer du klaxon". Ca va tellement bien aux Péruviens.

On ne se plaint pas, on avait aussi la possibilité de passer par la côte , en rejoignant Lima  mais on savait la route moins belle, plus monotone.

Philo a également appelé cette route la vallée de los « rompe muelles »,  (la vallées des dos d’âne) parce que quand tu peux enfin aller à plus de 30 km/h, il te rajoute un dos d’âne de la mort qui tue, qu’il faut prendre à 5 km/h… Je crois qu’on peut le dire, on est quand même content que ce soit la fin… Nous ne nous étions absolument pas rendu compte de la longueur du trajet.


Cela fait maintenant presque 3 mois que nous sommes sur l’Altiplano et nous redescendons doucement vers la Selva, c’est-à-dire vers la jungle en bordure d’Amazonie, la région qui fournit en fruits et légumes tout le pays. Nous nous sommes un peu assuré en choisissant notre lieu de woofing que ce ne soit pas un lieu touristique. Pas de souci, les fameux « rien à voir, passez votre chemin » des différents guides touristiques français décrivent bien Pichanaki… J’adore le guide du routard!












Première impression de chaleur et d’humidité qui nous assaillent et on se demande comment on va réussir à travailler dans cette chaleur.

Nous arrivons enfin avec bonheur et délectation à Pichanaki et trouvons rapidement le lieu que nous a indiqué Juan Carlos dans son mail. Petit déception et grosse interrogation: c’est en pleine ville, devant un café que nous nous retrouvons et nous avions cru comprendre dans nos différents échanges par mail et par téléphone, que nous serions en pleine Selva à récolter le café, les fruits…etc mais en tous les cas que nous ne serions pas en ville à tenir un café même si celui-ci a l’air très sympa (à l’Européenne d’ailleurs).

A notre arrivée un monsieur attendait aussi devant le café, il venait montrer le Puma fraichement tué à Juan Carlos qui est plutôt de tendance végétarien...
Après une petite heure et demie d’attente de Juan Carlos, ( Mais, pas un seul de nous n’a râlé ou ne s’est interrogé sur le fait que nous étions au bon endroit: Ce voyage nous fait un bien de folyyy ) Juan Carlos arrive et nous accueille chez lui avec une petite limonade au citron faite maison.

Tout va bien, nous avions bien compris, nous partons demain matin pour la Selva et y resterons les 10 prochains jours. En attendant,  premier soir où nous faisons à manger tous ensemble après avoir fait les courses en moto taxi… Benoît, Math et Philo torréfient le café manuellement également pour la première fois. Nous gouterons de ce café demain matin au petit dej…Juan Carlos nous parle d’ EnamorateYa, son projet qui englobe son café culturel, la valorisation de la Selva, le tourisme responsable qu’il veut developper. Si vous voulez en savoir plus, c’est sur sa page FB ici.



Départ à 10h pour la Selva où nous allons passer 2 semaines à travailler… les enfants sont hyper excités et ne comprennent cette fois pas pourquoi nous devons attendre. « No te preocupa, que chevre! »nous répète souvent Juan Carlos.  « Ne t’en fais pas, c’est cool… » Je pense que ça va être coooool effectivement, « No te preocupa! »



Trajet jusqu’à la Finca en casa rodante, quelle idée, Le Sud Lipez à coté c’était du pipi de chat!
On a flippé, ma qué, qu’est ce qu’on a flippé…Ben a sué à grosse goutte… Mais nous finissons par arriver en entier malgré les nombreux grincements de la casa.


Et les premiers moustiques arrivent, très très très nombreux…Nous avons chaud, tout est humide, ça nous fait tout drôle et…nous découvrons la maison. Géniallissime, une petite baraque tout en bois qui n’a pas de murs, seulement une vue splendide en guise de fresque murale. Difficile à décrire, cette maison sur pilotis, ouvertes de tous cotés, cette salle de vie en bas aménagée par toutes les personnes de passage, avec sa cuisine rudimentaire, la chambre de couple est juste séparée par une petite cloison en bois.


A l’extérieur, 2 grands bacs en béton qui servaient initialement uniquement pour le café mais ici on voit qu’ils servent absolument pour tout (vaisselle, douche,lessive et café) , il n’y pas vraiment l’eau courante ici. Il n’y a pas non plus d’électricité d’ailleurs.
 

Et on fait la rencontre de Huaikicha, le chien de la casa


On va de découvertes en découvertes ici et ce dans tous les domaines: première nuit dans cette espèce de maison ouverte à tous vents. Juan Carlos est reparti dormir à Pichanaki, c’est Ruben, son cousin et deux autres travailleurs qui viennent dormir dans la seule autre chambre.
Coucher à 18h! Et oui, lorsque le soleil se couche, tu te couches aussi… Donc on va se forcer parce que si l’on comprend bien on va se lever très tôt demain matin;  Moi, me coucher avant 23h30!! C’est juste pas possible. Le premier soir, on a tourné, le second soir, on n'a pas fait les marioles…parce qu’ effectivement, tu te lèves aussi avec le soleil, soit 5h15/30 du matin. C’est bien, t’es pas en retard pour le boulot!
 

Cette première nuit fut pour nous l’occasion de découvrir de nombreuses choses de la vie: Les coqs ne chantent pas uniquement au lever du soleil.. non en pleine nuit aussi, et ls se parlent entre eux, ils se répondent de vallée en vallée… C’est très sympathique. il existe une vie tout à fait extraordinaire tout au long de la nuit que tu ne soupçonnais pas et que maintenant tu soupçonnes parce que tu ne dors donc pas vraiment… Les milliers de bruissements, d’oiseaux nocturnes qui font des bruits que je qualifierai de tout à fait surnaturels mais splendides.

Et, au réveil, tu redécouvres  cette vue à couper le souffle en t’asseyant sur ton matelas et en soulevant ta moustiquaire et repu, tu t’allonges à nouveau et rendant grâce pour tant de merveilles! C’est véridique, tu es comblé avant même de te lever, c’est pas génial ça ? Et tout ceux qui me connaissent savent que je ne suis pourtant pas matinale.
 



On prend plaisir à faire à manger tous ensemble des petits plats qui nous font plaisir…plaisir simple de la vie mais on s’y retrouve bien. On prend conscience aussi que tout le monde n’aurait pas un plaisir similaire à vivre ici. Je pense beaucoup à toi Astrid, si tu nous lis… ; à toi, allant avec ton seau d’eau aux toilettes et toujours avec ton seau d’eau remplie dans la main gauche pour tirer la chasse d’eau, tentant de chasser les deux cafards rencontrés sur les abords de la cuvette des toilettes, et avec ton pied d’écraser le mille patte qui pourrait malencontreusement se glisser jusqu’à la cuvette avant que tu ne t’y assois…mais Be carreful, ta lampe frontale te tombe également dans les yeux et risque  d’attirer les bêtes… d'autres bêtes.
 

J’ai aussi pensé à toi, sous ta moustiquaire douteuse et sur ton matelas encore plus douteux, nous faisant  part d’une de tes blagues cinglantes.. à toi enfin, mangeant el almuerzo que nous a préparé au feu de bois Blanca dans sa cuisine péruvienne où « Quand c’est mouillé c’est lavé, quand c’est sec c’est propre »



Enfin, c’est tout une vie déconcertante que nous découvrons, pour nous qui avons (dans notre vraie maison) l’eau courante, l’électricité, lave linge et robinet, que dis-je douche et wc!
Ici, tu as un tank d’eau approvisionné d’eau de source de la selva, et qui te fournit en eau non potable que tu fais donc bouillir à ton lever pour avoir de l’eau potable dans la journée. Le résultat de cette opération fait que tu ne bois jamais vraiment d’eau fraiche, elle est toujours un peu tiédasse, et de toute facon, tu n’as pas de frigo…Mais ça on a l’habitude depuis la Bolivie. Tu prends ta douche froide au milieu de la jungle, entouré d’innombrables et gigantesques plantes qui cachent plus ou moins ta nudité, tu fais la cuisine à la lueur d’une bougie,  au feu de bois ou au gaz, si, si il y a du gaz) en chassant régulièrement les cafards, qui de toute façon ont élus domicile dans la maison.

Finalement, dans tout ça, tu en oublies presque les moustiques!

Notre cadre de vie est à couper le souffle, et si tu cherches bien, dans chaque recoin, tu trouves des petites bicoques faites de tout et de rien.


 

Et dans cette Selva que tu pensais inoccupée, finalement, tu prends conscience de la vie qui l’occupe, des familles qui ont apprivoisé un bout de terrain, cultivent du café, des oranges, mandarines, avocats,  (en mettant de coté la vie animale et végétale qui foisonnent )

Au détour d'un chemin, pleins de singes qui passent d'arbres en arbres.


Juan Carlos nous a également proposé d’aller nous balader et d’aller à la finca  (propriété, ferme, terres, je crois que ça veut dire un peu tout ça à a fois) de son oncle David. Et là, tu ne te promènes pas, tu fais une ballade gastronomique, tu n’arrêtes pas de manger, et des fruits que nous n’avions encore jamais gouté. En voici en, voilà, des camu-camus, des caramboles,  des guanabuanas.

(HMMMh, c’est trop bon les caramboles) des fruits de la passion, des papayes et tout cela cueilli à l’arbre, et des tangerines rapportées à profusion dans la casa de Juan Carlos et dégustées tout au long de ces 2 semaines sans modération.
 

Juan Carlos et Blanca, sa mère, nous font découvrir le travail du café. Premier jour, Blanca n’a besoin de nous qu’à partir de 16h: nous allons cherché avec Juan Carlos les travailleurs qui ont récolté du café toute la journée. Le sacs pèsent plus de 50 kg, ils les portent sans apparentes difficultés. Nous sommes ravis car transbahutés dans la benne à l’arrière du pick up 4x4 , et c’est extraordinaire de découvrir le paysage comme cela…Les enfants ont un sourire qui ne quittent pas leurs lèvres. Nous rencontrons les travailleurs puis nous nous dirigeons vers la ferme de Blanca.
Pour eux, la journée n’est pas finie, puisqu’ils vont trier avec nous jusqu’à la nuit tombée.



Le tri consiste à séparer les grains vert des grains rouges (mûrs), je pense que nous devrions y arriver. Ils font cela avec une telle dextérité et rapidité que ça te fout quelques complexes au départ puis tu prends le pli. Ca permet de discuter et de poser plein de questions…vu que pour ce boulot, tu n’as pas vraiment besoin de toute ta tête. Les enfants fatiguent un peu de temps à autres mais ils tiennent bon jusqu’aux pauses. Nous découvrons donc tout le processus de production du café, c’est passionnant. Tu ne bois plus tout à fait de la même manière ton café.










On mange ensuite tous ensemble ce que Blanca a cuisiné, on ne sait pas vraiment ce que l’on mange d’ailleurs puisque nous sommes, à 12 , éclairés par une bougie au centre de la table. Mais c’est carrément délicieux.
Le lendemain, les enfants, les deux pieds dans la cuve, vont ensuite aider à séparer, à l’aide la machine, le grains de la peau, c’est -à-dire à décortiquer les gains de café rouge que nous avons préalablement trié.







Juan Carlos aux commandes



Etape suivante, le séchage du café.

Nous apprenons également que suite à ce tri, les grains rouge, c’est-à dire mûrs, sont lavés afin d’enlever leur peau puis séchés, qu’ils sont à nouveau triés entre les bons et les mauvais puis vendus à Pichanaki.


La suite est hallucinante mais nous ne l’apprenons qu’au bout de quelques jours: Les grains sont achetés à un prix différent en fonction de la qualité; jusque là, c’est compréhensible. Puis, revendus à Lima en étant tous remis ensemble pour faire un prix de gros! Puis retriés à la machine afin d’être exportés!!! Tout ce boulot fait et refait par des petites mains…pour enrichir des grasses mains.



Nous avons aussi « dansé » avec nos bottes sur les grains de café dont la peau n’a pu être détachée du grain. « Baillar » c’est un bien grand mot mais en tous les cas, nous avons piétiné tous ensemble dans le bac à grains. Puis nous les avons lavés. Ce jour là, c’est la abuela de Juan Carlos qui enseigne aux enfants comment faire… un peu en quechua, un peu en espagnol mais les enfants comprennent et a priori font ce qu’il faut.



Je crois que dans la famille de Juan Carlos, ils sont tous très attentif à nous faire découvrir chaque étape du processus, et à ne pas nous faire faire toujours les mêmes tâches. Et c’est génial pour les enfants qui n’ont pas le temps de se lasser. Emer, le frère de Juan Carlos enseigne à Mathurin les rouages du dépeçage de peau avec la machine et Mathurin y va à chaque fois qu’on allume l’engin.

Les prénoms ont l’air difficile à prononcer: De Anne Sophie, je passe à Anna Sofia, à Ana, à Anita…ok, no soucïïï, je suis plutôt souple comme fille.
Ben, quant à lui, n’essaye même plus et demande à ce qu’on l’appelle Benito depuis quelques 5 mois.


Il faut bien l’avouer, nous ne comprenons quand même pas tout de la vie d’ici. Juan Carlos et Blanca sa maman nous expliquent tout ce que nous voulons connaitre mais…
Non pas que le langage soit une barrière. Je crois que nous avons clairement un autre rapport au temps, un autre rapport à la nature, à la vie… et c’est extra de se dire que finalement ce n’est pas très grave si on ne comprend pas.


Un exemple frappant est le « mas temprano » de Juan Carlos qui chaque jour nous dit qu’il arrivera « plus tôt » demain…pour faire telle ou telle chose et qui arrive certes un peu plus tôt, quoique, vers 14h ou 15h voir 16h… et avec lequel nous ne faisons jamais ce qu’il était prévu de faire. ET cela ne nous gêne pas là où certainement cela nous aurait peut-être heurté en France. De la même manière, Blanca nous appelle plutôt au moment où nous ne nous y attendions pas du tout.

Le dimanche après-midi par exemple où nous devions aller nous promener à l’arbre gigantesque dont Juan Carlos nous avait parlé. Elle retourne à Pichanaki alors qu’elle devait rester à la Finca, et nous demande de ratisser les grains de café toutes les vingt minutes… et c’est très tranquillement que nous y allons afin qu’elle nous donne les instructions.


Nous apprenons et nous nous laissons faire dans ce temps un peu différent du nôtre, dans cette organisation (qui pourrait ne pas en paraitre une pour nous) et cela est bon.


Vanessa, l’amie de Juan Carlos qui vient d’Italie et qui, le premier soir où nous la rencontrerons nous fera des Spaghettis bolonaises au milieu de la selva : premier menu sans riz depuis 4 mois.


Nous rencontrons aussi Bryan qui vivra avec nous quelques jours et avec qui les enfants ont carrément accrochés. Il faut dire qu’il a 17 ans, qu’il est curieux de tout et nous explique plein plein de choses, qu’il nous fera découvrir la catarate avec qui il ira même une deuxième fois avec Math.




Difficile de décrire l’ambiance qui règne ici, l’humidité, les milles bruits et surtout les odeurs. L’odeur  forte et bien particulière du café dont nous nous souviendrons toute notre vie, je crois.
La pluie qui tombe pendant la nuit et qui t’emmène de la fraicheur et une odeur lourde d’humus qui sort de la terre. il faudrait inventer un appareil photo qui capterait les odeurs! La description des couleurs également me donne l’impression que nos mots sont bien pauvres pour faire ressortir toutes ces couleurs, les photos ne rendent pas justice depuis le début du voyage et je le sent une fois de plus ici: « ocre jaune, rouge magenta, vert, bleu turquoise, chocolat, jaune rougeâtre de la hyacinthe, gris argileux, noir de nuit ».



Tous les jours, nous mangeons à midi chez Blanca et goutons donc des mets que nous n’avons encore jamais gouté, même Philo adore, c’est dire comme c’est bon.  Les plats sont toujours composé de riz et souvent agrémentés de patates de toutes sortes que nous découvrons. Et les plats sont des délices.


Des petites choses qui nous auront marquées aussi pendant ce séjour dans la Selva:

Mathurin et son goût prononcer pour les machettes:
Premier chose en arrivant, il se met à compter, comme un fou, toutes les machettes  de la maison de Juan Carlos et revient heureux comme un pape et avec une de ces bananes en s’exclamant: «  Y’ a 7 sept machettes! »
En allant à l’arbre gigantesque que Juan Carlos nous fait découvrir un après midi, il se lance dans l’aventure avec sa machette. Durant une heure et demie sans discontinuer, il jouera de la machette, rouge tomate, essoufflé, mais tellement dans son élément.
De retour à Pichnaki, nous avons été obligé d’acheté 2 machettes ( à 2 euros l’une, on ne s’est pas privé) pour le plus grand Bonheur de Math qui a commencé à jouer au Kung Fu avec.


les jugos de Mandarines:
que nous boirons à profusion grâce à la cueillette et le pressage effectués tous les jours par les enfants.



La découverte du cacao :
de son  décorticage, son séchage et de sa torréfaction jusqu’à sa transformation en pâte sucrée de cacao. HUMMMMMM, trop bon! J’avoue, que personnellement, bien qu’ayant visité le museo del cacao à Cusco, je n’avais pas du tout imaginé la cuisine artisanale du cacao comme ça.

La piqure de la fourmi « Perro Negro » (grosse fourmi de 2 cm) de Philomène:
« Je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie, même quand je me suis cassée la jambe au ski! » dixit Philomène. 2 heures 30 de douleur épouvantable avec des hurlements sans discontinuer. Heureusement que Juan Carlos était là pour nous rassurer sur le fait qu’on ne pouvait pas faire grand chose d’autre qu’attendre et qu’effectivement la douleur était insupportable même pour un adulte mais qu’au bout de 4 heures, ça commençait à diminuer. Sinon, j’allais direct à l’hôpital
« Sal…. de pu… de co… de fourmi de Merde… » Elle a douillé la miss et ça l’a totalement vidée de toute énergie les 12 heures suivantes.





L’ artesanas:
que Juan Carlos a pris le temps d’apprendre aux enfants, nous avons des pros du tissage de bracelets brésiliens et ils sont motivés pour aller les vendre sur les marchés. Allez, ce sera pour le prochain pays et ça on l’a encore jamais fait. Nouvelle expérience en vue.





La torréfaction fait maison:
J’avoue qu’on s’est fait plaisir et qu’on a passé la semaine à torréfier notre propre café et à en boire à volonté (D’autant plus, que jusqu’en Bolivie, c’était dur d’en trouver du bon et à un prix raisonnable.)


 le « Benitoooooooo » de Ruben:
hurlé à toute heure du jour et de la nuit et plutôt d’ailleurs à 5 heures du mat quant lui part travailler pour ramasser le café et que Benitoooooo, et bien lui il dormait un peu.

 

La soirée passée comme des djeun’s
auprès du feu à chanter avec la guitare,le dernier week end dans la Selva où nous ont rejoint Juan Carlos, Vanessa, Luna, Charles et Carlos. D’un coup, alors que nous venions de passer deux semaines seuls, à nous approprier les lieux, nous ne nous sommes plus sentis chez nous, et malgré une soirée hyper agréable, ça nous a quand même un peu aidé à partir.



La place de la femme dans la famille peruvienne:
Pour ceux qui connaissent mon goût prononcé pour la cuisine, je me suis retrouvée le premier jour ,appelé d’un ton péremptoire par Blanca, pour faire la cuisine pour les travailleurs et nous-mêmes. Puis, au moment de passer à table, je n’étais a priori pas prévu en place assise puisque Blanca commence avec moi-même à servir tout le monde. Well, well, well, ça va pas le faire parce que moi, faire à manger puis servir à table, c’est pas ma tasse de thé. Je me suis donc assise, tout à fait sur de moi et de la place que je voulais occupée, avec mon assiette et ai proposé à Blanca de faire de même si elle le souhaitait.


La preuve en image, Blanca, debout en train de servir.


A la fin de nos deux semaines et après quelques journée à trier, laver le café, danser sur le café, ratisser le café pour le faire sécher, nous pouvons dire que nous avons bien intégré le processus  d’élaboration du café et ce jusqu’à la vente du produit et on ne pensait pas que c’était aussi laborieux, qu’il y avait autant de boulot avant de passer à la torréfaction. Les cueilleurs bossent comme des dingues du lever du soleil au coucher (pause de 15 mn au déjeuner) puisqu’ils sont payés au sac cueillis. Nous avons eu le droit à une petite révolution pendant notre séjour. Les cueilleurs ne voulant pas trier après la cueillette si le sac n’était pas payé plus cher… Et dans le lot des « coccechadores », y a de sacrés compétiteurs qui ne se la laissent pas en raconter.



Dernier week-end pour lequel Bryan nous rejoint jusqu’au lundi. Les enfants sont ravis, nous aussi, Bryan nous pose pleins de questions sur la France, sur notre façon de voyager et nous, on pose plein de questions sur le Perou, sur ses désirs de voyager…
Dernier dimanche, veille de notre départ, Blanca nous accueille une dernière fois chez elle et nous sert un petit festin pour nous remercier de notre aide. C’était la première fois qu’ils accueillaient une famille de volontaires et ils se sont bien attachés aux enfants; Blanca, Juan Carlos, Vanessa,  Emer, Bryan, Juan, un grand grand merci, pour votre accueil, votre bienveillante attention, votre disponibilité… et tout et tout…



Dur dur de repartir et ce pour de pleins de raisons : Déjà, on y était drôlement bien dans cette casa de la jungle, malgré les commodités (comme nous les appelons ici) inexistantes, on s’y sentait comme chez nous; ensuite on a été tellement bien accueillis qu’on s’est drôlement attaché aussi et qu’on continuerait bien à faire connaissance plus longuement et  découvrir la vie ici encore et encore; et puis on devient un peu casanier quand on s’arrête, tout à coup on fait plein de plans sur la comète sur nos projets à mettre en place à notre retour…EnamorateYa nous donne des idées pour plus tard dans l’accueil, le tourisme responsable, la vie simple et le retour à la culture…





Ce qui n’arrange rien à l’affaire, c’est que Huaikicha, le chien de la casa, nous suit durant les 12 km pour rejoindre Pichanaki et la civilisation. Ca pleure dans le camping car: « J’veux pas partir, et en plus Huaikicha, elle va se perdre, elle va pas retrouver la maison…il faut la ramener. »
On arrive quand même à partir, après un passage pour un dernier au revoir au café de Juan Carlos à Pichanaki à repartir en route vers Lima…




Ballade à l'arbol gigante:





Un énorme Merci à Juan Carlos, Vanessa, Bryan, Blanca et sa maman, Ermer, Juan, Adrian, Et toute la famille. Hasta luego amigos!

1 commentaire:

  1. Le tri des grains de café, ça me rappelle que je m'étais retrouvée à trier des grains de riz en Inde...
    Et la machette, ça me rappelle quand j'étais moi aussi en train de "limpiar el cafe" dans un village paumé au fin fond du Mexique, et que je m'étais donnée un coup de machette sous le genou, et que c'était les gens du village qui m'avait recousue après une anesthésie locale...
    Trop cool, votre épopée.

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