Le grand, le magnifique, le subjuguant SUD LIPEZ

Des paroles apparaissent peu nécessaires pour décrire le Sud Lipez, on en a pris plein les yeux et plein les suspensions également. On s'est régalé, ça a été pour nous un moment fort de notre voyage, au milieu de nul part, à l'aventure, donc je ne m'étendrais pas par écrit (les photos suffiront) si ce n'est peut-être sur le comment on en est arrivé à traverser un désert, seul en camping car...

Volcan du Licancabur (5960m). On commence à monter en altitude et ça commence à se refroidir mais on avait pas encore prévu...alors on caille un peu.

Première laguna de toute beauté: la Laguna Verde

Avec Math, nous avons présumé de l'épaisseur de la croûte autour de la laguna verde et nous nous sommes enfoncés dans une espèce de boue verdâtre maronnâtre (qui, nous l'apprendrons plus tard est un peu toxique...)

Laguna Blanca

Et c'est parti pour des paysages démesurés à couper le souffle...

Le Sud Lipez, depuis que nous sommes arrivés en Amérique du Sud c’est l’Aventure, la vraie. Étant donné la préparation poussée que nous avions faite en France, depuis le début du voyage, dés que nous croisons un voyageur, nous demandons des informations sur cette étape.

Toutes les personnes croisées sont à peu près d’accord, ils paieront une expédition de 3, 4 jours en 4X4 avec un guide. Nous, de notre coté, nous souhaitons le faire en camping-car et nous avons vu quelques blogs de voyageurs l’ayant déjà fait mais à plusieurs. Nous, nous allons le faire seul, on a pas d'amiiiiiiis ET c’est possible. La  période est également importante car début Mars, la saison des pluies n’est pas terminée et on peut se retrouver avec en plus de la boue.

Avant de nous lancer à corps perdu dans cette traversée de désert avec le camping car, nous nous étions donc méga renseignés:

- auprès de l'office du tourisme de San Pedro de Atacama qui nous a répondu catégoriquement que ce n'était pas possible de le faire en CC. Cette réponse ne nous a pas paru acceptable.

- auprès de plusieurs agences d’expéditions qui nous ont répondu la même chose que l'Office du Tourisme. Cette réponse ne nous a pas paru non plus acceptable.
- auprès de 2 ou 3 CC et 4x4  qui revenaient de Bolivie et qui nous ont déconseillés de le faire « Nous, en tous les cas, on l’a pas fait, on est passé par telle ou telle frontière. » Cette réponse ne nous a pas paru acceptable.

MAIS, nous avons lu moults blogs et trouvé une famille qui l'avait fait en CC l'année précédente et qui, bien qu'ayant galéré, est passée. Merci à elle. Nous avons également une propulsion roues jumelées arrière et cela, il me semble bien que Benoît avait choisi le camping-car avec ces caractéristiques pour ce passage dans le désert. Il fait beau et quelques chiliens nous disent que la pluie ne reviendra pas, ce que confirme les sites météo que nous consultons (quelle chance extraordinaire).

Parce que vous vous doutez qu'il est possible de passer par un autre passage (frontière et douane) pour aller en Bolivie, par des routes asphaltées qui plus est, ont des très beaux paysages (le paso de Jama entre autres) ... OUI, bien entendu, mais, ce n'est pas vraiment le Sud Lipez, pas le vrai de vrai... Ça, c'est l'aventure, la vraie, si t'es en galère, t'es vraiment en galère. Le coté boy-scout de mon mari ressort à fond les ballons.

On ne s'est jamais autant préparé que pour cette traversée: On se charge à bloc d'eau, d'essence (2 bidons supplémentaires d'essence), plein de bouffe, gaz, PQ...enfin l'essentiel pour tenir un siège. Et là, comme vous le savez, c'est le drame, nous arrivons à peine à monter les 15 premiers km qui nous mènent à la piste qui devrait nous mener à la frontière bolivienne, qui nous mène elle même à l’entrée dans le Sud Lipez... Mais comme nous étions hyper enthousiaste, ça nous a à peine refroidi pour la suite et après une nuit de repos du CC, nous sommes repartis vers la frontière.
Contrairement à ce qu'avait pu nous raconter d'autres voyageurs, le passage de douane au Paso del Cajón fut simple et efficace. On nous a délivré sans difficulté aucune nos visas de 90 jours ainsi que les papiers de la casa rodante à une dizaine de km de là sans aucun problème. Et nous voilà même à prendre des photos avec les douaniers...

Par contre, nous avons très vite été rattrapé par notre changement de condition physique dû à l'altitude. On nous avait prévenu que nous pouvions être sujet au mal d'altitude, ce n'est pas peu dire... A la frontière, un papier s'envole du véhicule et Ben s'élance bravement pour le récupérer en vol. Ah, en fait, non, ça ne fonctionne plus comme ça à 4000m d'altitude. Tu ne cours pas comme ça sans réfléchir avant aux conséquences... Tu mesures tes gestes...tout est dans la mesure et dans tempérance! Les enfants et moi-même nous sommes bien marrés en voyant revenir Benoît complètement essoufflé, les mains sur les côtes comme si il venait de courir un marathon, et ayant besoin de reprendre sa respiration 5 bonnes minutes.

Les trucs moins drôles, ce sont les insomnies, les maux de tête  dont Mathurin et moi avons un peu souffert. Du coup, un guide d’expédition que nous avons croisé nous a donné nos premières feuilles de coca à mâcher. Plantes médicinales qui servent à peu près à tout...ou peut-être est-ce plutôt que tout donne prétexte à en mâcher. En tous les cas, avec ta boule de feuille de coca dans la bouche, tu ne ressembles à rien, et en plus, nous, on aime pas trop ça en fait, un peu trop amère pour nous...

Le désert de Dali (que Ben appelle désert de Picasso, va comprendre! Je sais pas ce que Picasso a peint qui le lui rappelle...)

On arrive aux thermes Polques où nous dérangeons des vicunas.

Et dès le premier jour, on ne regrette pas d'avoir, malgré nos appréhensions, pris le CC pour le Sud Lipez. Nous avons les thermes pour nous tous seul et voyons débarquer 10 4x4 d’expéditions, tous ensemble, débarquant les touristes: 30 mn d'arrêt comprenant baignade, photos, rhabillage puis on remonte dans le 4x4... On ne s'y serait pas retrouvé avec les enfants. Nous resterons une journée et une nuit aux thermes de Polques

C'est dommage !!! La gestion des déchets en Bolivie reste encore à désirer.

Bivouac où nous sommes seuls au monde au bord de la laguna Hedionda

Attends, trop la classe, non? Ce service qui ne servait à rien au fond d'un de mes coffres à Assat... Il attendait de venir dans le Sud Lipez

Puis nous voilà à monter à 4990 m d'altitude pour aller aux Geyseirs sol de mañana.

Puis, on se plante un peu de chemin, ce qui nous fait monter jusqu'à 5050... pour rien.

Et puis, on a plus honte de rien question vestimentaire. On ressemble à rien et on assume. De toute façon, y a personne!

De nombreuses pistes sablonneuses les une à coté des autres, chacun de nos prédécesseurs ayant fait sa propre trace. Et toi, là dedans où vas-tu??? Ensuite, tu fais un peu de sand-boarding avec le CC, et tu te retrouves dans de drôles de postures dont tu ne sait pas bien comment sortir...

On a aussi joué à déblayer à la main les pistes de ses trop gros cailloux, devant le camping-car qui nous suit. Un jeu passionnant où tu n'as pas du tout l'impression de ressembler à Sisyphe !
J'ai également oublié de dire qu'il caille bien comme il faut à cette altitude. On est quand même au dessus du Mont Blanc, c'est pas rien... Et la nuit, il gèle dehors.

J'ai aussi proposer à Ben de le relayer en prenant le volant, dans le but de le soulager d'une conduite éprouvante et un peu stressante... Peine perdue, si on avait eu des rideaux, il s'y serait accrocher pendant les 10 mn où j'ai pu toucher le volant... 

Quelques petits passages quelques peu délicats où Ben creuse pour pouvoir passer d'un rail de sable trop haut à un autre...

Et des milliers de flamands roses...sur la Laguna Colorada

Du coup, on bivouac au bord de la Laguna Colorada et on profite du lever du soleil.

les dents de la mer du Sud Lipez

Et nous voici à Arbol de Piedra, grand terrain de jeux de grimpe

En direction d'Uyuni, pour retourner vers la civilisation, passage à nouveau d'un petit 5000

Nos premiers ñandús

Dernier bivouac à Las RocasYEEEHHH

Vous y avez cru, vous, quand je vous disais que le Sud Lipez se passait de commentaires? Pas avec moi, je vous en prie, j'ai quand même réussi à débiter un tas de choses très intéressantes tout le long de notre traversée MAIS j'ai aussi été scotchée maintes fois devant la splendeur de paysages... et je me suis tue.

Pour conclure, 520 km de pistes sablonneuses, caillouteuses et rocheuses, quelques petites peurs, quelques petites galères mais rien qui n'ait pu nous gâcher le bonheur de vivre ce périple merveilleux en famille dans un cadre absolument fascinant, splendide, exceptionnel, magniiiifiiiqueeee...